C’est dans le quartier de Canapé Vert, autour du grand rond point où près de 9 000 victimes se sont regroupées depuis le séisme, que les équipes d’Action contre la Faim ont lancé dès samedi soir les premières distributions d’eau potable.
—Communiqué d’Action Contre la Faim du 17 janvier—
Grâce au matériel et aux ingénieurs hydrauliciens envoyés en urgence dans les heures qui ont suivi le séisme, les équipes d’Action contre la Faim ont pu organiser hier les premières distributions d’eau potable dans le quartier de Canapé Vert à Port au Prince. Deux points d’eau ont été installés à partir de trois bladders (grands réservoirs souples). Ces bladders sont alimentés en eau par des rotations de camions citerne. Ils permettent à ce jour l’alimentation en eau potable de près de 9000 personnes, à hauteur de 5 litres d’eau par jour et par personne. L’objectif de nos équipes est désormais d’installer 4 ou 5 points d’eau supplémentaires sur le Champ de Mars où s’agglutinent entre 20 et 25 000 personnes. Les équipes attendent également le feu vert pour creuser des tranchées autour de ce camp afin d’y enterrer les détriments et les excréments qui deviennent de véritables menaces sanitaires. Ces opérations d’eau et d’assainissement sont coordonnées avec la Direction Nationale de l’Eau de Port au Prince et fonctionnent très bien. Dans le domaine de la nutrition, nos équipes poursuivent leurs évaluations et se préparent également à lancer des programmes. « En situation d’urgence, l’un des premiers impacts nutritionnels est un arrêt brutal de l’allaitement maternel suite au choc psychologique de la mère provoqué par l’évènement », explique Florence Daunis, directrice des Opérations d’Action contre la Faim. « C’est le cas à Haïti où le séisme a pu générer des arrêts de lactation pour les mères. Du coup, les enfants de moins d’un an peuvent être menacés de malnutrition ». Dans ce contexte, les équipes nutritionnistes d’ACF s’organisent pour recenser les enfants de moins de 5 ans à l’intérieur des camps de fortune qui s’installent à Port au Prince. Leur objectif est d’installer à l’intérieur de ces camps des tentes d’accueil pour les mères et leurs enfants afin d’apporter un soutien psychologique à celles qui ne peuvent plus allaiter. Si l’allaitement s’avère impossible, il pourrait être envisagé d’organiser des distributions de lait infantile sous contrôle des équipes d’ACF. Dans tous les cas, ACF recommande de ne pas organiser de distributions massives de lait maternel infantile, notamment dans les distributions générales. Seuls les orphelins, les mères qui ne peuvent plus allaiter ou les mères qui n’allaitaient pas leurs enfants avant le séisme, pourraient en bénéficier. Des distributions massives de lait infantile provoqueraient en effet l’incapacité par la suite des mères à allaiter leurs enfants et donc des problèmes de malnutrition majeurs à Port au Prince. A ce jour, une vingtaine d’expatriés ACF coordonnent les opérations d’urgence à Port au Prince. ACF tient à remercier Aquassistance pour son soutien aux programmes d’approvisionnement en eau à Port au Prince.